Face à une pandémie qui aura des répercussions sociales et économiques extrêmes, la Wallonie méritait un plan de relance exceptionnel. Au lieu de cela, le Plan de Relance présenté par le Ministre-Président Di Rupo tient en 5 pages, et ne présente pas grand chose de neuf. Nous ne pouvons qu’être déçus face à cet air de déjà-vu.
Après de longs mois d’attente, le Ministre-Président Di Rupo a présenté au Parlement wallon son plan de relance pour la Wallonie. Le gouvernement wallon annonce 7,5 milliards de refinancement pour relancer la Wallonie. Il tient en une liste de 5 pages de mesures dont l’objectif annoncé est de redonner aux citoyens la fierté d’être wallon.
Soyons clairs : tant la liste d’actions annoncées que le ton du discours ont un goût de déjà-vu. Réformer le secteur de la formation ? La dernière réforme est à peine finie que la suivante s’annonce déjà. Viser un développement qui s’appuie sur les trois piliers du développement durable ? Ça fait dix ans qu’on en parle. Déployer une politique intégrée de la Ville, soutenir des investissements locaux, faciliter l’accès au logement… Où est l’innovation ? Renforcer l’apprentissage des langues ? On ne compte plus les expériences pilotes et les plans langues menés depuis 2 générations. Et le Gouvernement wallon déborde carrément sur les compétences du Ministre-Président Jeholet…
Pascal Goergen, Président de DéFI Wallonie exprime sa déception “On espérait du neuf, de l’innovation, un parfum d’avenir et des propositions nouvelles. Rien de tout cela ! La plupart des actions proposées dans le plan de relance figuraient déjà au budget wallon présenté en décembre, alors que la consultation citoyenne Get Up Wallonia était encore en cours. Qui plus est, il n’y a aucun objectif chiffré lié à des critères de performance. En termes de méthodologie et de comparatifs par rapport aux autres régions européennes, rien non plus ! En un mot comme en cent, tout cela manque de renouveau, de sérieux et d’ambition. Nous sommes déçus“.
Le gouvernement nous propose une solution sans surprise. A vrai dire, cela fait quarante ans que nos gouvernements successifs excellent à faire des plans pour expliquer que la Wallonie va se donner les moyens d’aller mieux. Faut-il laisser du temps – encore – au Gouvernement pour finaliser ses propositions ? Certes, reconnaissons-le : tout n’est pas mauvais dans ce plan. Il y a même un ou deux idées intéressantes, à défaut d’être neuves. Mais, après avoir attendu plus d’un an ce plan de relance, la liste de 20 actions et 5 axes présentée cette semaine nous laisse clairement sur notre faim.
Il est navrant de constater que ces propositions ne tendent qu’à répondre aux services de qualité qu’un citoyen est en droit d’attendre de ses institutions : le développement durable n’est pas une option, la bonne gouvernance devrait aller de soi, le bien-être de tous devrait être le fondement de toute politique sociale, la jeunesse est l’avenir…Que d’évidences. Faut-il un plan pour s’en rappeler ? N’est-ce pas le service minimum requis ? N’est-ce pas ce qui devrait guider toute politique ?
Nous avons l’opportunité de développer un nouveau paradigme, de construire ensemble, citoyens et institutions, un modèle wallon sain, prospère et performant… En janvier, DéFI énonçait 12 propositions concrètes pour la relance économique. Avec nos modestes moyens humains, mais avec détermination et volonté d’avancer. Quelques-unes de ces propositions se retrouvent dans le plan de relance. D’autres éléments, comme la construction d’un modèle de société durable, le déploiement de l’économie circulaire ou les enjeux climatiques sont portés par notre parti depuis bien longtemps.
De nombreux projets structurants pour la Wallonie sont en attente de réalisation, notamment en matière de mobilité. On pense notamment à la pépinière économique autour de l’aéroport de Charleroi, toujours en attente d’une liaison ferroviaire. Est-il nécessaire de rappeler combien la mobilité est un puissant levier de relance économique ?
« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.”
Albert Einstein
La crise est grave, et notre région mérite une relance ambitieuse et volontaire, innovante et créative. Cela implique de remettre en question ce qu’on a toujours fait, de penser autrement et de fonctionner autrement. Plus que jamais, il est temps d’oser une autre gouvernance pour la Wallonie.