Avec Mariève Bertrand, ma collègue échevine en charge des cimetières à Ramillies (Ecolo), nos deux communes ont uni leurs forces pour optimiser la gestion des chantiers d’assainissement de nos cimetières. Cette collaboration témoigne de la volonté commune de garantir un service de qualité tout en maîtrisant les coûts associés. Un premier chantier d’assainissement a eu lieu le 30 mars 2023 au cimetière de Grez-centre à Grez-Doiceau et un chantier a lieu actuellement à Ramillies pour les cimetières de Gérompont et de Huppaye. La mutualisation concerne la mise à disposition de 2 fossoyeurs sur 2 jours. Quatre ouvriers communaux gréziens se relayeront ces deux jours pour aider leurs collègues de Ramillies. Tout est réglé via une convention qui lie les deux entités. Cette collaboration permet ainsi aux deux communes de partager leurs ressources, de rationaliser les dépenses et de bénéficier mutuellement des compétences et de l’expérience acquises par chacune d’entre elles. Concrètement, cela concerne la mise à disposition de fossoyeurs pour éviter – entre autres – de faire appel à une société privée qui coûte beaucoup plus cher.
Les atouts de la mutualisation ? Le rapport du chantier grézien de mars 2023 indique que plus ou moins 25.000 euros ont ainsi pu être économisés. En effet, près de 30 sépultures ont été assainies dans le but de permettre au cimetière de «respirer» et de permettre à nouveau aux familles de faire inhumer leurs proches dans le cimetière de Grez-centre. Outre les avantages financiers, cette collaboration offre également une opportunité unique de former les ouvriers communaux aux métiers de fossoyeurs. Les échanges de savoir-faire contribuent à renforcer les compétences au sein des équipes communales, favorisant ainsi le développement professionnel des agents. Cela permet concrètement d’échanger sur les connaissances du métier et les bonnes pratiques mais aussi de créer des liens entre collègues.
Cette démarche revêt pour moi un grande importance car en unissant nos efforts, nous pouvons réaliser des économies significatives quant aux finances communales tout en garantissant une gestion optimale de nos cimetières. C’est une initiative qui s’inscrit dans une vision de bonne gestion de ressources humaines supracommunales et de responsabilité partagée. » Mariève Bertrand renchérit : « La mutualisation des ressources nous permet de maximiser l’efficacité de nos actions. Nous optimisons l’utilisation de nos moyens, tout en préservant la qualité des services que nous offrons à nos concitoyens et ce, dans une approche de développement durable.«
Assainir les cimetières ? Un mécanisme solidaire et un besoin vital…
Chaque année, dans les centaines de cimetières en région wallonne (il y en a 12 à Ramillies et 10 à Grez-Doiceau), des sépultures redeviennent propriétés communales. Pour rappel, un cimetière n’est rien d’autre qu’un ensemble de «demeures» que les communes «louent/concèdent» aux familles des défunts via des taxes pour la concession. Lorsque la concession vient à échéance et qu’elle n’est pas renouvelée ou lorsqu’elle n’est pas entretenue, elles reviennent moyennant respect de la législation wallonne en propriété communale. Idéalement, à ce moment-là, il y a lieu donc d’assainir ces espaces en exhumant les sépultures et en déplaçant les restes humains dans l’ossuaire du cimetière. C’est ce qu’on appelle des chantiers d’exhumation ou d’assainissement. Ce type de chantiers ne sont pas organisés tous les jours et ne sont possibles que grâce au travail des fossoyeurs et ouvriers communaux.
«De fait, il faut d’abord remercier les ouvriers communaux qui acceptent de travailler dans des conditions d’insalubrité. En outre, de tels chantiers ne s’improvisent pas et se préparent minutieusement : anticipation, organisation, respect de nos défunts et vision future sont les maîtres-mots pour la mise en place de tels chantiers. C’est ce que nous avions fait pour le chantier de mars dernier à Grez-centre et c’est ce que nous sommes en train de préparer pour l’année prochaine au cimetière de Gottechain». Et Mariève Bertrand d’enchaîner : «Le travail est énorme pour les communes et c’est une gestion importante. Aujourd’hui, il est nécessaire de pouvoir fédérer nos compétences et de pouvoir compter l’un sur l’autre. C’est en cela que la mutualisation est un mécanisme solidaire ».
En ces temps de difficultés financières pour toutes les communes, cette expérience de mutualisation entre Grez-Doiceau et Ramillies augure probablement d’autres collaborations dans d’autres thématiques. Ce sont en tout cas des expériences concrètes qui démontrent qu’en unissant leurs forces, les entités locales peuvent non seulement améliorer l’efficacité de leurs services, mais également favoriser le développement professionnel de leurs équipes. C’est un pas très concret vers une gestion communale plus durable, efficiente et collaborative.