Lors du dernier Conseil de police, j’ai posé une question d’actualité au Chef de Corps suite à une interpellation de citoyens. Cette question portait sur l’obligation de prendre rendez-vous dans la zone de police “Ardennes Brabançonnes” pour pouvoir déposer une plainte alors que la crise du Covid est passée.
Tous les Brabançons wallons ne sont pas sur le même pied d’égalité en ce qui concerne l’accès au service public de leurs commissariats respectifs. C’est le constat que j’ai fait en comparant les pratiques dans les 10 Zones de police (ZP) du Brabant wallon. « En effet, plusieurs citoyens m’ont interpellé en ce qui concerne l’accès du public à notre commissariat de Grez-Doiceau et à nos antennes de proximité, en particulier en ce qui concerne les heures d’ouverture et le dépôt de plaintes. En tant que mandataire, il était de mon devoir de vérifier cela. J’ai donc entrepris une double action : tout d’abord vérifier les horaires et la procédure de dépôt de plaintes dans l’ensemble des 10 zones de police du Brabant wallon et ensuite poser une question orale d’actualité lors du Conseil de police de notre ZP Ardennes brabançonnes du 15 juin dernier ».
Sans vouloir en aucun cas remettre en question l’excellent travail de terrain et de proximité réalisé par nos policiers, ma question orale concernait le service donné aux citoyens afin de mieux faire correspondre les plages horaires d’ouverture aux besoins des citoyens lorsqu’ils veulent par exemple déposer une plainte dans des cas non-urgents. L’objectif recherché est en d’autres termes d’étudier les possibilités de mieux faire correspondre les attentes des citoyens aux différentes situations, en particulier aux prises de rendez-vous pour les dépôts de plaintes.
Cela saute aux yeux quand cela vous arrive à titre personnel ! En effet, après un vol, un accident, un problème dans le voisinage, les citoyens sont sous l’émotion et ils téléphonent ou se rendent au commissariat. Et là, les citoyens se voient signifier qu’ils doivent prendre rendez-vous pour déposer leurs plaintes…
Outre la douche froide sur le moment, la réaction des citoyens est tout à fait compréhensible : « Nous ne sommes plus en période Covid, donc pourquoi des prises de rendez-vous ? Est-on encore face à un service au public ? Pourquoi paie-t-on des impôts ? ». Certains citoyens « se plaignent des horaires peu flexibles » – il n’y pas d’ouverture en soirée dans la ZP Ardennes brabançonnes – et d’autres estiment « peu judicieux la fermeture du commissariat pendant le temps de midi car pour eux c’est juste le moment où ils peuvent quitter le boulot et venir au commissariat ».
«En tant qu’officier de l’état civil et échevin de la population à Grez-Doiceau, j’estime qu’il est super important d’ouvrir la commune aux citoyens et donc d’ouvrir les guichets pour être à leur service. C’est cela, pour moi, le service public. La digitalisation et l’e-guichet que j’ai mis en place récemment à la commune permettent dès à présent d’éviter les déplacements à la maison communale pour ceux qui souhaitent le faire digitalement ; cela permet aussi de désengorger les files mais ne nous leurrons pas, cela ne signifie pas moins de travail pour les agents qui doivent traiter tous les dossiers et donc il leur faut laisser des plages de fermetures pour leur laisser le temps de traiter les dossiers ».
Bien entendu, il est vrai que durant la période Covid-19, la ZP Ardennes Brabançonnes (Beauvechain, Chaumont-Gistoux, Incourt, Grez-Doiceau) tout comme à la commune de Grez-Doiceau, avait mis en place un système de rendez-vous pour éviter les contacts. Cependant la crise sanitaire est passée et ainsi, à la maison communale de Grez-Doiceau et dans d’autres zones de police, les rendez-vous ont été supprimés.
En d’autres termes, à Grez, les guichets du service population/état civil sont à nouveau ouverts et ils le sont également le jeudi en début de soirée et le samedi matin. Au Commissariat, c’est toujours le système du rendez-vous.
A la question de connaître les raisons de ce maintien de système de rendez-vous alors que le Covid-19 est terminé, il a été répondu aux membres du Conseil de police que le système de prise de rendez-vous était en cours d’évaluation. En effet, dans la 2ème moitié de 2020, la ZP avait acquis pour 12.000 euros (sur 4 ans) le système « Appoint » pour organiser une meilleure gestion des visiteurs mais aussi pour mieux informer le citoyen sur le dépôt de la plainte et qui permet aussi d’éviter au citoyen de revenir si des documents manquent, etc.
« Appoint » permet de mieux prioriser les plaintes non-urgentes et pour organiser au mieux l’efficacité du travail policier. Ainsi, si c’est grave, la police traite immédiatement le dossier ou va directement sur place, si le dossier est plus technique, le citoyen est directement envoyé vers le bon service. Bien entendu, si le citoyen a un problème lié à la digitalisation, il peut venir au commissariat. Quant à la pause de midi, il s’agit d’une mesure de bien-être au travail. Le personnel d’accueil est épuisé. Le rapport d’activités 2022 présenté lors du même conseil de mi-juin confirme que le personnel d’accueil n’a pas chômé ! 3.503 visiteurs et 4.939 appels téléphoniques pour le commissariat de police de Grez-Doiceau.
L’évaluation est attendue pour l’automne. «Le tout pour moi, c’est de recevoir une réponse qui permet d’éclairer les conseillers de police et qui permet ensuite de retourner vers le citoyen et pouvoir lui expliquer pourquoi le travail est organisé de cette manière-là. Je comprends tout à fait qu’un commissariat dans une zone rurale ne dispose pas des mêmes moyens qu’un commissariat central dans un centre urbain. Il faudrait en tout cas réfléchir à une forme d’harmonisation au sein des ZP du Brabant wallon pour ce qui concerne les horaires et la gestion des plaintes. Enfin, et je le répète, il faut continuer à taper sur le clou et de rappeler au Fédéral ses devoirs à savoir de doter les polices locales des moyens nécessaires afin d’assurer la sécurité de nos concitoyens, de ne pas grever les finances des communes et surtout de ne pas aller vers une fusion des zones de police car cela nuirait au caractère de proximité de nos policiers ». François De Smet a d’ailleurs à plusieurs reprises interpellé le gouvernement fédéral sur ce dernier point et continuera à le faire !