La réforme de la fiscalité automobile pour encourager le verdissement du parc automobile wallon est en cours de discussion au sein du gouvernement wallon. Pour DéFI, le meilleur incitant pour passer aux voitures électriques, c’est d’abord équiper le territoire wallon en bornes de recharge, pas de modifier la fiscalité.
Cette réforme de la fiscalité automobile n’est pas encore adoptée définitivement et pourtant, elle fait déjà parler d’elle. En quoi consiste-t-elle ? Il s’agirait d’une nouvelle méthode pour calculer la taxe de mise en circulation et donc la taxe de circulation. Une méthode contre laquelle DéFI a clairement marqué son désaccord.
Pour DéFI, diminuer l’utilisation de la voiture et verdir le parc automobile sont des objectifs à atteindre mais en commençant par le commencement : d’une part, en offrant de réelles alternatives à la voiture (notamment en matière de transports en commun, y compris dans les zones rurales) ; d’autre part, en équipant le territoire wallon des bornes de recharge.
Selon les chiffres évoqués en commission « Énergie, Climat et Mobilité” du Parlement de Wallonie, le parc automobile général compte à la date du 1er août 2021 environ 6.300 véhicules 100% électriques. Depuis le début de l’année 2022, il y aurait en moyenne 3.000 nouvelles immatriculations par mois.
Combien de bornes électriques ? Selon Touring Secours, au mois de février dernier, la Belgique ne comptait que 944 points de charge (deux points par borne) en Région bruxelloise, 5.800 en Flandre et… 500 en Wallonie !
« De nombreuses familles vivent en appartement ou dans des maisons mitoyennes, sans garage et sans place de stationnement, et aujourd’hui sans bornes de recharge publiques disponibles », rappelle Touring.
« Quant aux familles – qu’elles habitent en ville ou en zone rurale – qui ont la possibilité technique de placer une borne privée, encore faut-il qu’elles disposent des moyens financiers d’investir dans une voiture électrique et dans l’installation d’une borne », souligne Francis De Hertog, échevin DéFI à Enghien.
« Il y a aussi le souci, dans certains cas, de l’augmentation d’ampérage des compteurs pour pouvoir placer des bornes électriques, ajoute Bertrand Custinne, conseiller communal à Yvoir et président de la fédération provinciale de Namur. Quand c’est nécessaire et possible, cela a aussi un coût ».
Pascal Goergen, président de DéFI Wallonie : « Il y a un réel souci de planification de la transition énergétique en Wallonie. A l’heure actuelle, le meilleur incitant pour passer aux voitures électriques, c’est d’équiper le territoire wallon en bornes de recharge, pas de modifier la fiscalité. En outre, les pouvoirs publics de manière générale et les communes en particulier devraient montrer l’exemple ».
À la Province de Namur, on investit déjà dans les bornes de recharge, comme nous l’explique notre député provincial Amaury Alexandre, en charge de la Transition écologique et de la participation citoyenne.
« La Province de Namur a déjà entamé largement la migration de sa flotte vers l’électrique et est en train d’équiper la totalité de ses propres sites en bornes de recharge », souligne Amaury Alexandre. « Les initiatives et réflexions sont donc déjà en cours depuis le début de cette législature et contribueront significativement à l’objectif 0 émission nette de l’institution provinciale à l’horizon de 2030 ».
Et d’aller plus loin : « Tout le monde sait qu’en matière de passage aux véhicules électriques, les infrastructures de recharge sont un maillon essentiel afin de favoriser l’adoption massive de ces véhicules et d’accélérer leur démocratisation. Mon souhait est dès lors qu’une réponse soit apportée par la Province en tant que pouvoir supra communal. Elle jouerait le rôle de responsable du maillage sur son territoire en termes de bornes de recharge et fournirait un appui à chaque commune pour leur déploiement ».
Dans cette perspective, le député provincial pense particulièrement à l’aide aux communes rurales disposant de moins de ressources tant en personnel que financières. « Je pense également au développement territorial en intégrant des bornes à proximité des centres d’intérêt touristique, notamment, comme la Province a déjà prévu de le faire au Domaine Provincial de Chevetogne ».