Le 9 février 2021, la SNCB annonçait sa décision de fermer 44 guichets sur 135 d’ici la fin 2021, et de réduire les horaires d’ouverture de 37 guichets supplémentaires. C’est malheureusement maintenant chose faite. Dès ce 1er décembre, seules 91 gares sur l’ensemble du territoire belge sont équipées d’un guichetier, soit 16%. DéFI avait manifesté à de nombreuses reprises son désaccord à ces fermetures.
Une gare, c’est plus qu’un arrêt de train. C’est un lieu de vie. Dans les grandes villes, on y trouve un libraire, un marchand de café pour réveiller nos matins difficiles, voire un fleuriste, ou un boulanger. Avec un peu de chance, on peut y attendre quelques minutes, entre le train et le bus, et parfois même y trouver des toilettes publiques. Mais dans une gare, on trouve surtout et avant tout un guichet, pour acheter son billet et payer son trajet.
Comme le rappelait Jonathan Martin « Le maintien de personnel SNCB en gare, c’est aussi la garantie d’avoir un point de contact et un éventuel accompagnement pour répondre aux besoins des personnes en situation de fragilité comme les PMR ».
Cette décision de la SNCB, allant non seulement à l’encontre de la politique de mobilité durable portée par le gouvernement fédéral dans sa déclaration de Gouvernement ; mais aussi de l’objectif de la compagnie du maintien du service public et de l’offre ferroviaire dans les zones rurales, DéFI se mobilise à tous les niveaux de pouvoir.
Par ailleurs, dans son évaluation du Plan National Énergie-Climat belge, l’Europe a demandé à notre pays de prendre des mesures afin de soutenir la mobilité durable, notamment dans le domaine des véhicules ferroviaires, électriques et à hydrogène et des stations de recharge. Or, la réalisation de ces objectifs implique de rendre le transport ferroviaire attractif, ce qui passe nécessairement par une offre de transport à la fois accessible, de qualité, et qui s’adresse à tous.
La SNCB justifie ces fermetures en s’appuyant sur diverses raisons :
Il n’empêche que dans les faits, cette décision ne fait pas qu’exclure une série de publics : les enfants qui prennent le train pour aller à l’école sans leurs parents, les personnes âgées qui ne sont pas à l’aise avec les machines et smartphones, les personnes sous administration de biens qui ne peuvent pas utiliser de carte bancaire et donc des automates, les personnes analphabètes ….
Elle renforcera sans doute également le sentiment d’insécurité des 30 % de femmes qui n’osent pas prendre le train parce qu’elles sont victimes de harcèlement, comme le relève une étude publiée par le SPF Mobilité en janvier 2021.
Enfin, bien que cette fermeture de guichets de gare est liée à des mesures d’accompagnement : présence humaine, horaires d’ouverture élargis pour les salles d’attente, passage occasionnel d’un collaborateur SNCB, automates dans toutes les gares, etc. Il n’en demeure pas moins que de telles mesures reposent sur les communes et qu’elles sont insuffisantes pour compenser la suppression de ces guichets.
Le sujet a fait l’objet de nombreux débats, à la Chambre.
D’abord, le 4 février lors d’une séance plénière, au cours de laquelle François De Smet soulignait la lourde portée de la décision, notamment en province du Luxembourg qui aujourd’hui ne compte plus que trois guichets pour l’ensemble de ses gares.
Ensuite, le 10 février, où Sophie Rohonyi interpellait à nouveau le Ministre Gilkinet sur l’incohérence de cette décision en regard des politiques publiques en matière de mobilité : « Comment voulez-vous inciter les gens à prendre le train si vous soutenez des mesures d’économies plutôt qu’un vrai plan pour l’avenir ? »
Finalement, en juin 2021, lorsque nos députés fédéraux amarantes, déposaient une proposition de résolution visant à assurer un accueil et un service de qualité accessibles à tous les usagers sur l’ensemble du réseau ferroviaire belge.
A l’invitation de DéFI Wallonie, élus et citoyens ont également déposé des motions et des interpellations pour réclamer le maintien d’un service au guichet humain et accessible.
En février 2021, des militants des quatre coins de la Wallonie se sont rendus avec des panneaux dans les gares menacées par la fermeture : Wavre, Rixensart, La Hulpe, Ans, Saint-Ghislain, Jurbise, Binche, …. afin de sensibiliser les navetteurs.
« Je me réjouis de cette mobilisation générale de DéFI, à tous les niveaux de pouvoir, pour défendre une mobilité ferroviaire accessible et de qualité.”
Pascal Goergen
C’est normal. Depuis 2015, la SNCB applique son plan de transition numérique. Depuis lors, 33 guichets ont été fermés. La SNCB a également réduit les heures d’ouverture de 70 guichets. Les ventes numériques sont passées de 21% en 2015 à 75% en 2020.
A chacune de ces étapes, DéFI était au rendez-vous pour défendre une mobilité accessible, et notamment en zones rurales.